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BASTIAN (Novel) - Chapitre 13

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Le propriétaire de l’épicerie pittoresque se leva derrière son comptoir, sa voix résonnant d’autorité. Une odeur désagréable s’échappa de ses lèvres en parlant, étouffant l’air autour de lui.

— Apportez-moi l’argent, ne dites pas de bêtises !

Le duc Dyssen se recroquevilla, son expression se tordant de dégoût. Dans ce quartier sordide et misérable, être forcé de feindre l’amabilité avec ce marchand récemment arrivé était un fardeau insupportable, mais il n’avait pas le choix.

Depuis ce jour fatidique où il s’était retrouvé mêlé aux officiers malchanceux de la marine, le duc trouvait de plus en plus difficile de mettre les pieds dans les maisons de jeux clandestines des ruelles.

Avec la pension qu’il recevait de la famille impériale, il aurait dû être capable d’accumuler suffisamment de fonds pour acquérir une demeure respectable, mais son dernier espoir reposait uniquement sur les tables de jeu dans les faubourgs glauques, entouré des débris de la société.

— Je vous en prie, accordez-moi l’entrée une fois de plus. Je vous donnerai ensuite ma part des gains.

— Bon Dieu ! Vous êtes sans le sou et vous vous accrochez encore au rêve grandiose de récupérer vos dettes, rit le marchand, affichant ses dents jaunes et abîmées, incitant les hommes, horrifiés tout en fumant leurs cigarettes, à se joindre à son rire.

— Pas ici. Allez plutôt rendre visite à votre fille. J’ai entendu des rumeurs sur elle, qu’elle a attiré les faveurs d’un gentleman. Peut-être pourrez-vous récupérer un peu d’argent de sa part, proposa le barbier, suggérant une idée absurde.

— Odette a trouvé l’amour ? Ces histoires ne sont que des fabrications, protesta le duc Dyssen.

— Vous ignorez donc que votre fille est une prostituée. Quelle pitoyable situation, railla quelqu’un.

— Insultez encore ma fille, et vous verrez ma colère ! avertit le duc Dyssen, sa voix résonnant de rage.

— Pourquoi porte-t-elle ses plus beaux atours et erre-t-elle la nuit, si ce n’est dans un but précis ?

— Il n’y a pas longtemps, j’ai jeté un coup d’œil depuis mon luxueux carrosse dans la nuit, et j’ai aperçu une silhouette de richesse et d’opulence.

— Si seulement nous pouvions saisir l’occasion avant qu’il ne s’élève au sommet.

— Écoutez, duc mendiant. Si vous voulez participer au prochain concours, pourquoi ne pas amener votre fille ? Peut-être vous accorderont-ils une réduction généreuse.

Leurs sourires étaient empreints de malveillance alors qu’ils échangeaient des plaisanteries et faisaient des gestes obscènes.

Le duc Dyssen, son visage en feu de colère, laissa éclater sa frustration en frappant une malle en bois empilée près de l’entrée. Le bruit du verre brisé se mêla aux cris des spectateurs stupéfaits.

— Bandits ! Comment osez-vous parler de la fille de quelqu’un ainsi ! cria-t-il. Le duc Dyssen s’élança hors de l’épicerie, l’esprit tourmenté par la frustration et la colère. Il pensa à la mine de fer-blanc qui avait promis richesse, mais qui n’avait apporté que du désespoir. La perte de sa femme, la colère de l’empereur, et la trahison de sa fille pesaient lourdement sur lui.

Il maudit le vendeur frauduleux qui lui avait vendu la mine et les membres insensibles de la famille impériale qui avaient privé sa fille de son titre et l’avaient bannie. Le duc avait espéré restaurer le statut de sa famille en mariant sa fille au fils de l’empereur, mais ces rêves s’étaient brisés.

Fuyant dans un pays étranger pour échapper à la colère de l’empereur, ils étaient revenus chez eux seulement après la mort du précédent empereur, qui leur avait montré de la clémence en leur offrant un logement et une aide financière. Bien que les aspirations du duc à la restauration n’aient pas été remplies, il était reconnaissant pour la bonté de l’empereur.

Helen s’effondra et mourut dans l’angoisse, choquée d’avoir perdu tout l’argent. Bien que la mort de sa sœur fût le résultat d’un accident tragique, l’empereur tenait le duc pour responsable. En effet, il partageait le cœur sans pitié de son père.

Avec Odette, il y avait un rayon d’espoir que les choses puissent encore changer à l’avenir.

De nouveau de bonne humeur, le duc Dyssen replia le col de son manteau. Odette l’attendait lorsqu’il tourna le coin et la regarda.

Odette sortait de la porte de l’immeuble où se trouvait la maison de location, bien vêtue. Le duc Dyssen se cacha rapidement dans les interstices du petit bâtiment après avoir décidé de ne pas appeler sa fille.

Les sorties d’Odette, il s’en rendit compte, se faisaient plus fréquentes ces derniers temps. Il semblait qu’elle avait vécu des expériences agréables qu’il n’avait jamais connues auparavant. Un changement étrange s’était produit.

Alors qu’il en venait à cette conclusion, il ressentit une sensation de malaise.

Comment pouvait-elle… ?

Lorsqu’il tenta de chasser ce sentiment dérangeant, Odette s’approcha un peu plus. Le dos contre le mur, le duc Dyssen se tenait proche. Heureusement, Odette ne tourna pas son regard dans cette direction. Elle se dirigea vers un pont qui traversait la rivière Prater, un coin de rue en plein cœur de la ville qui menait au centre-ville.

Après avoir réfléchi un instant, le duc Dyssen se déplaça silencieusement comme une ombre pour suivre sa fille.

 

.·:·.✧.·:·.

 

— Une chaleureuse salutation et mille mercis pour votre aimable invitation, comtesse, commença Odette avec une grâce évidente.

—Ai-je répondu à vos attentes ? demanda Odette, une lueur malicieuse au coin des lèvres, bien que son expression restât impassible.

—Tu as à peine évité la note éliminatoire, répliqua la Comtesse, une étincelle dans le regard, tout en lui faisant signe de s’asseoir à la table en face d’elle.

Les gestes d’Odette, pleins de grâce et d’élégance, trahissaient son origine modeste et lui faisaient oublier, ne serait-ce qu’un instant, ses difficultés financières.

Sa lignée était riche de souvenirs de splendeur, et elle incarnait les vestiges d’une gloire passée.

La conversation à la table était légère et anodine, abordant des trivialités comme le temps printanier capricieux, des maux de tête, et une performance d’opéra médiocre du week-end précédent.

Un tour d’amuse-bouche fut servi pendant qu’elles bavardaient sans grand intérêt.

La comtesse, impatiente d’obtenir sa commande, jeta un coup d’œil autour du restaurant. Une parade d’invités élégamment vêtus circulait, mais l’arrivée qu’elle attendait n’était pas encore là.

Avec une note de surprise dans la voix, Odette aborda le sujet du peigne disparu. La comtesse lui jeta un regard oblique, remarquant la réelle inquiétude qui se lisait sur son visage.

— Comme c’est charmant de votre part de vous inquiéter encore pour un simple bibelot, malgré l’affront récent, dit la comtesse avec un rire en coin.

— Je vous prie de m’excuser, comtesse, de ne pas avoir correctement protégé votre bien, répondit Odette, sa voix sincère.

La comtesse haussait un sourcil sceptique.

— Je n’ai que peu de patience pour les politesses sans sincérité, ma chère.

— Si cela plaît à la comtesse, je vous rembourserai les dégâts, proposa Odette.

La comtesse arqua un sourcil, amusée.

— Et comment comptez-vous accomplir cela ?

— Je m’en remettrai à Sa Majesté, l’Empereur, répondit Odette de manière factuelle.

La comtesse éclata de rire, réalisant qu’Odette n’était guère différente de son père, le duc, en termes de ruse et de ténacité.

— Vous proposez de facturer l’Empereur pour les méfaits de sa fille ? demanda la comtesse avec un sourire moqueur.

— Oui, car c’est sans aucun doute la faute de la princesse Isabelle, répondit Odette, hochant la tête avec détermination.

— Croyez-vous vraiment que l’Empereur écoutera votre requête ?

— Même s’il n’a aucun égard pour moi, je pense qu’il agira pour vous, l’estimée aînée de la famille impériale, répondit Odette en posant son verre de vin et en croisant ses mains de manière soignée sur ses genoux.

La comtesse ne put contenir son rire en voyant l’apparence décidée d’Odette, comme si elle avait réellement décidé d’exiger une compensation de l’empereur.

— En effet, il serait bien ennuyeux que l’Empereur de l’Empire ne puisse pas rectifier les erreurs de sa propre fille. Je ferai en sorte que l’estimation des réparations par le joaillier soit envoyée directement au Palais impérial dès qu’elle arrivera.

— Seront-ils capables de le réparer ? demanda Odette, une lueur d’espoir dans les yeux.

— Oui, grâce à votre collecte diligente des morceaux brisés, répondit la comtesse avec un sourire chaleureux.

Odette poussa un soupir de soulagement, ses traits s’adoucissant en un sourire qui illumina son visage. La comtesse fut momentanément surprise par la transformation, car la jeune femme habituellement stoïque dégageait maintenant une innocence presque enfantine.

— Je vous suis reconnaissante, comtesse, dit Odette, son sourire radieux.

La Comtesse choisit d’ignorer ce brusque changement d’attitude, préférant plutôt le considérer comme un outil utile pour captiver l’attention de cet homme, Bastian. Peut-être, songea-t-elle, qu’un cygne charmant et naïf s’avérerait une stratégie plus efficace face à lui qu’une statue de bois.

Alors que la Comtesse Trier partageait la nouvelle de l’emprisonnement de la princesse Isabelle au palais d’été impérial, Odette contemplait la rue depuis la fenêtre du restaurant. Les journées ensoleillées du printemps avaient laissé place à un ciel couvert et morose, donnant l’illusion d’un hiver prêt à faire son retour.

Soudain, une luxueuse automobile aux roues dorées s’arrêta devant l’établissement, interrompant les pensées d’Odette.

Prenant une profonde inspiration, elle reporta son attention sur la table. Ce dîner n’était pour elle qu’une mission parmi tant d’autres, et elle ne pouvait se permettre d’être submergée par ses émotions. Elle avait appris, au prix de douloureuses expériences, qu’il était plus simple de protéger son cœur en s’interdisant de trop ressentir.

Même l’éclat récent de la princesse lors du bal n’avait pas ébranlé sa détermination. Elle savait que ses seules armes étaient ses manières impeccables et son apparence maîtrisée, et elle s’était assurée, avant de quitter la maison, que son couteau de poche était bien en place. Elle n’était pas venue pour se faire des amis ou s’impliquer émotionnellement, mais simplement pour jouer le rôle d’une invitée avant de prendre congé.

— Eh bien, mon estomac commence à gronder, déclara la Comtesse Trier en attirant l’attention du serveur pour commander leur repas. À cet instant, un client prit place à la table voisine.

Le regard d’Odette tomba sur une silhouette familière, lui arrachant un léger souffle de surprise. L’officier assis en diagonale haussa un sourcil, intrigué.

— Eh bien, quelle coïncidence, Comtesse Trier ! s’exclama l’homme âgé installé face à l’officier, qui n’était autre que l’amiral Demel, un autre marieur impérial.

— Je ne pensais pas croiser Lord Demel ici, répondit la Comtesse, la surprise se lisant sur son visage. Pourquoi ne pas dîner ensemble ? Après tout, nos tables sont juste à côté.

— Si ces dames y consentent, ce serait un plaisir, n’est-ce pas ? dit l’amiral Demel avec un sourire cordial, cherchant l’approbation du jeune officier en face de lui. Bastian, contraint de suivre le mouvement, hocha la tête.

— Bien sûr.

Il ne manquait plus qu’Odette pour compléter cette mise en scène.

— Qu’en dites-vous, Odette ? demanda la Comtesse Trier d’un ton détendu en tournant la tête vers elle.

Odette leva les yeux, troublée, croisant le regard de Bastian qui affichait un sourire charmant malgré l’absurdité de la situation. L’homme qui prétendait suivre les ordres de l’Empereur semblait prêt à jouer le jeu.

— Oui, Comtesse, répondit-elle finalement, scellant ainsi son accord pour ce déjeuner inattendu.

Elle ne put s’empêcher de se rappeler la chaleur de la main qui l’avait rattrapée lorsqu’elle avait trébuché, et la douceur dans les yeux qui s’étaient posés sur elle.

Mais Odette savait parfaitement que cette demande en mariage ne pourrait jamais toucher son cœur, car celui-ci ne serait jamais à prendre.

 

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