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BASTIAN (Novel) - Chapitre 15

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Le grand hall du musée d’Histoire de l’Art était en effervescence, une ruche bourdonnante où les spectateurs, avides de ragots, murmuraient les nouvelles de bouche à oreille.

Au centre de cette agitation, un duo improbable captait tous les regards : le petit-fils d’un antiquaire et la fille d’une princesse déchue, deux âmes réunies par le destin mais jugées incompatibles.

Ils glissaient d’une œuvre à l’autre, captivés par la beauté qui les entourait, leur silence ne faisant qu’amplifier l’aura énigmatique de leur connexion. Aux yeux des observateurs, ils avaient l’air d’amants tendrement épris, tandis que d’autres y voyaient deux étrangers dont le lien défiait toute explication.

Les curieux, oublieux de toute discrétion, n’avaient plus honte de jeter des coups d’œil furtifs, fascinés par ce mystère vivant. Le couple, conscient des regards brûlants posés sur eux, conservait néanmoins une posture aristocratique et indifférente.

Au fil de leur promenade à travers les galeries, un consensus tacite se forma parmi les spectateurs. Était-il sur le point de s’enfuir en secret avec la princesse, ou était-il sincèrement épris de la fille du duc de Dyssen ? Le mystère ne faisait qu’attiser leur curiosité, une onde de chuchotements se propageant dans la pièce.

Et soudain, au milieu de cette excitation voilée, le petit-fils de l’antiquaire tourna légèrement la tête. Un frémissement à peine perceptible parcourut l’assemblée, résonnant à travers les halls du musée. Mais la vérité, insaisissable, restait cachée dans l’ombre des spéculations.

.·:·.✧.·:·.

Odette était totalement absorbée par l’exposition.

D’abord, Bastian s’était mépris, pensant qu’elle affichait un simple intérêt de façade. Mais il était désormais contraint d’admettre la sincérité de cette femme.

Son regard avide parcourait les peintures et les sculptures, attiré non seulement par les œuvres mais aussi par la présence d’Odette à ses côtés. Celle-ci, plongée dans le livret récupéré à l’entrée, explorait les salles avec l’enthousiasme discret d’une étudiante en art.

Elle conservait une attitude calme et mesurée, mais de temps à autre, ses yeux se plissaient sous l’effet de la curiosité, et un léger sourire flottait sur ses lèvres lorsqu’elle trouvait une réponse dans les pages. Lorsqu’un doute subsistait, elle inclinait la tête d’un air pensif, signe de sa soif de connaissance.

En entrant dans la dernière salle d’exposition, ils furent entourés de peintures classiques, majoritairement des nus inspirés de la mythologie et de l’Antiquité.

Odette s’avança jusqu’à une toile située au fond de la galerie, totalement absorbée par son exploration, oubliant presque la présence de Bastian.

Sans se laisser troubler, celui-ci la suivit à une distance respectueuse. Par la fenêtre, les rues de Ratz se dévoilaient sous un manteau léger de neige printanière, un décor pittoresque rivalisant avec la splendeur de l’exposition.

Bastian jeta un coup d’œil à la place où se dressait le musée d’Histoire naturelle et songea soudain : « Heureusement que nous n’y sommes pas allés. » Il ne s’intéressait guère à ces thématiques, et s’il avait dû choisir entre des fossiles et cette exposition, il ne regrettait en rien sa décision.

Avec une assurance tranquille, il réduisit la distance qui le séparait d’Odette. Parmi l’immobilité majestueuse des œuvres, elle semblait se fondre dans le décor, comme si elle était elle-même une partie de cette beauté intemporelle.

— Cette galerie mérite amplement l’investissement, déclara Bastian en s’arrêtant devant la dernière toile.

Surprise par l’interruption, Odette releva la tête. Son regard rencontra l’expression sérieuse de Bastian, à mille lieues de l’ironie dont il avait l’habitude de teinter ses paroles. Ce changement d’attitude la laissa un instant interdite.

Mais son étonnement fut de courte durée. Très vite, son calme naturel reprit le dessus et elle lui offrit un sourire, à la fois réservé et sincèrement charmant. Un sourire auquel Bastian répondit instinctivement, les ombres de leurs regards complices se mêlant à la solennité du moment.

— Il semblerait que même les éminents professeurs de Laven, qui vous ont enseigné à danser comme un gentleman, n’aient pas su vous inculquer un véritable sens artistique, fit remarquer Odette avec une pointe de malice.

— Je parle en connaissance de cause, ayant moi-même été formée par ces mêmes professeurs.

— Seriez-vous en train de déshonorer votre alma mater ?

— Si vous regardiez les affiches accrochées aux portes des dortoirs des messieurs de Laven, vous comprendriez que j’ai raison.

Bastian prononça ces mots avec un sourire léger, son regard effleurant les nombreuses toiles exposées. La grandiose collection de nus, encadrée d’or et de lumière, était indéniablement impressionnante, bien que moins majestueuse que les chefs-d’œuvre classiques qu’ils avaient admirés plus tôt.

— Le capitaine faisait-il partie de ceux qui décoraient leur dortoir de telles peintures ? demanda Odette, son regard pénétrant se posant sur lui.

— Que supposez-vous ?

Bastian inclina légèrement la tête, répliquant à voix basse.

Odette retint inconsciemment son souffle, surprise par la nature inattendue de sa réponse.

À cet instant précis, le sourire de Bastian avait cédé la place à une sérénité indéfinissable.

Avait-il été, un jour, un simple garçon, exempt du poids des expériences ?

L’idée lui sembla difficile à concevoir, bien qu’elle ne doutât pas de sa véracité.

— Je pense que cela suffira pour aujourd’hui.

Baissant gracieusement les yeux, Odette mit fin à leur visite. Une chaleur discrète teintait encore ses joues, mais elle tenta de la repousser, en vain.

— Je respecterai le souhait de ma dame.

Toujours aussi courtois, Bastian s’inclina légèrement en guise d’acceptation.

Odette expira discrètement, soulagée.

Lorsqu’elle releva les yeux, elle aperçut la silhouette de Bastian, se découpant sur le fond neigeux visible à travers la fenêtre.

Un instant, elle songea que la chambre de Bastian Klauswitz, dans son dortoir d’antan, devait être d’une impeccable propreté.

D’une étrange manière, il semblait être le genre d’homme qui lui conviendrait parfaitement.

.·:·.✧.·:·.

Alors qu’ils quittaient le musée, Bastian et Odette récupérèrent leurs manteaux avant de sortir par la porte arrière du Musée d’Histoire de l’Art. Mais alors qu’Odette descendait les marches enneigées, elle formula soudainement une douce requête.

— Séparons-nous ici, murmura-t-elle doucement.

— Permettez-moi de vous raccompagner, répliqua Bastian avec fermeté.

— Ce n’est pas nécessaire, Capitaine. Ma sœur ne devrait pas tarder à finir l’école, et l’établissement est tout proche. Je rentrerai avec elle, expliqua Odette.

— Dans ce cas, laissez-moi vous conduire toutes les deux, proposa Bastian.

— Non, Tira pourrait se sentir mal à l’aise, refusa-t-elle.

— La neige ne semble pas vouloir s’arrêter, il serait déraisonnable de marcher par ce temps, insista-t-il.

— Je prendrai le train. Merci pour ce moment agréable, Capitaine, conclut Odette avec un sourire.

Ainsi, ils se séparèrent.

Un doux sourire flottait sur les lèvres d’Odette, tandis qu’elle restait fermement campée sur sa décision. Son attitude était aussi fraîche et délicate que les flocons effleurant sa joue.

Bastian jeta un regard à sa montre avant de hocher la tête, résigné.

L’heure de leur prochaine rencontre approchait, et avec la météo qui empirait de minute en minute, il était temps de partir. Un léger retard n’aurait causé aucun inconvénient ici, mais il n’avait pas à aller à l’encontre des souhaits d’une femme qui refusait d’être un fardeau pour qui que ce soit.

— Alors, nous nous reverrons au match de polo, déclara Bastian.

Odette lui fit ses adieux avec un sourire protocolaire avant de s’éloigner, sa silhouette se fondant peu à peu dans l’épaisse couverture de neige.

Bastian la regarda disparaître, puis fit volte-face, sentant les flocons fondre sur son manteau. Mais alors que les souvenirs d’Odette commençaient à s’effacer, il se rappela soudain quelque chose.

Il avait promis d’apporter des fleurs à sa tante. Il se dirigea alors vers le quartier commerçant pour tenir parole. Tandis qu’il conduisait, ses pensées s’égarèrent à nouveau vers Odette. Où pouvait-elle être à cet instant ?

C’est en apercevant une silhouette familière de l’autre côté de la rue qu’il comprit. Elle se trouvait à la gare, accompagnée d’une jeune écolière. Et lorsque le feu passa au vert et qu’elle s’éloigna, il réalisa que son excuse à propos de sa sœur était bel et bien sincère.

Malgré le poids visible du sac de provisions qu’elle portait, Odette restait digne et impassible. Elle ne ressemblait en rien à sa cadette, qui sautillait comme un chiot excité.

Odette lui adressa une remarque, et la jeune fille se calma un instant avant de reprendre son bavardage. Non seulement physiquement, mais aussi mentalement, les deux sœurs étaient radicalement différentes.

Le train arriva alors que Bastian cherchait son briquet, une cigarette entre les lèvres, attendant d’être allumée. Brusquement, Odette fut repoussée par la foule tremblante de froid qui se précipitait à l’intérieur. De toute évidence, elle n’avait pas eu la force de se frayer un chemin.

Bastian observa la jeune femme et remarqua la précarité de sa tenue. Sa blouse et sa jupe étaient impeccables, mais son manteau était visiblement usé, marqué par les épreuves de la vie. Lorsqu’il lui avait fait sa proposition au printemps, l’hiver semblait encore lointain. Désormais, il s’était imposé à elle sans qu’elle ait eu le temps de s’y préparer.

Au moment où la corne d’un train retentit, Bastian poussa un soupir avant de pivoter son véhicule. Le train était parti, et, comme il s’y attendait, plusieurs voyageurs avaient raté leur chance de monter à bord. Pourtant, Odette n’était plus là.

Tirant une bouffée de sa cigarette, Bastian appuya sur l’accélérateur, ignorant le panneau d’arrêt. Malgré la cohue, Odette avait trouvé la force de se frayer un passage et de monter à bord du train bondé. Peu à peu, le wagon rouge qui la transportait disparut à l’horizon.

Dans une exhalaison de fumée, la silhouette de la jeune femme se dissipa une fois de plus, engloutie dans le tourbillon blanc du vent hivernal.

.·:·.✧.·:·.

Alors qu’Odette fouillait son sac à la recherche de ses clés, la porte s’ouvrit soudainement dans un grincement. Elle et Tira échangèrent un regard surpris en découvrant leur père, debout devant elles, exceptionnellement sobre, dépourvu de son habituel parfum d’alcool.

— Qu’attends-tu ? Entre, entre, fit le duc Dyssen en ouvrant la porte en grand avant de s’écarter.

Déconcertée, Odette pénétra la première dans la demeure, suivie de près par Tira. Tandis qu’elle transportait les provisions jusqu’à la cuisine, leur père s’installa à l’extrémité de la table, son attitude en complet décalage avec ses habitudes.

— Je vais préparer le dîner, annonça Odette après s’être changée en des vêtements plus confortables et avoir noué son tablier.

Le duc Dyssen restait assis là, observant la scène avec un calme inhabituel.

Alors qu’Odette coupait habilement les pommes de terre pour le ragoût, son père, qui l’observait en silence depuis un moment, prit enfin la parole.

— Ton âge… vingt ans ? demanda-t-il, son expression étrangement chargée de sens.

— Vingt et un, répondit Odette d’un ton égal en ouvrant un sac de farine.

Le duc parut surpris.

— Vingt et un… répéta-t-il, comme s’il réalisait quelque chose.

Sur son visage se mêlaient confusion et une étrange joie. Odette ne parvenait pas à déchiffrer cette expression, mais elle ne chercha pas à en savoir plus. Elle savait qu’elle ne comprendrait jamais vraiment son père.

La cuisine, éclairée par une nouvelle lampe à huile, diffusait une lueur douce sur Odette et Tira, qui s’affairaient en parfaite harmonie. Pendant un instant, elles donnaient l’illusion que ce moment était une habitude dans cette maison.

Dehors, la neige continuait de tomber doucement en cette paisible soirée d’avril.

Pour la première fois depuis bien longtemps, la famille Dyssen semblait en paix.

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